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Reconversion d'infirmière à développeuse NoCode

Illustration de Kadidiatou sur fond bleu

Kadidiatou Toure, une ancienne infirmière qui est devenue développeuse NoCode en freelance. Elle nous raconte son parcours, ses difficultés et ses réussites pour changer de métier et trouver un nouvel équilibre entre sa vie professionnelle et personnelle.

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Transcription :

Est-ce que tu pourrais commencer par te présenter et présenter ton parcours ?

Moi, je suis Kadidiatou, j'ai 29 ans et je suis développeuse no-code depuis 2 ans. Avant, j'étais infirmière. J'ai bien aimé exercer la profession d'infirmière, c'est-à-dire que ça a été une très bonne expérience pour moi. Surtout ma dernière expérience professionnelle, je l'ai effectuée à domicile. J'étais vraiment au cœur de l'intimité du patient. Il y avait beaucoup de personnes en fin de vie, comme il y avait des femmes enceintes et des enfants. De cette expérience, je me suis rendu compte qu'en fait, c'était pas ma place. Je n'aimais pas le métier. Je le faisais, je pense, parce qu'on m'a toujours dit que c'était bien d'être salariée, d'avoir un CDI, d'avoir la sécurité de l'emploi.

Mais en faisant une vraie introspection, je me suis dit que non, c'est pas ça. Moi, j'avais besoin de mieux gérer ma vie personnelle, ma vie privée, alors qu'avant, tout tournait autour de ma vie professionnelle. Maintenant, j'ai le choix. Je fais mon planning, donc j'ai des temps de travail et des temps de loisirs avec ma famille.

Donc, quand je me suis dit qu'il fallait que je change de métier, un métier qui pouvait mieux allier ma vie personnelle, ma vie pro, je me suis dit qu'il faut que je travaille de chez moi. Et lorsque j'ai découvert le No-Code, je me suis dit « c'est ce qu'il me faut. » C'est-à-dire que je peux allier ma vie personnelle, ma vie pro, premièrement, et deuxièmement, je rencontre beaucoup de gens et beaucoup de gens passionnés et passionnants. C'est ce qui m'anime tous les jours. Comme je dis, le no-code, on travaille avec des outils, des machines, mais le plus important, c'est la relation humaine que j'entretiens avec mes clients, avec les prestataires, avec les personnes avec qui je travaille.

C'est quoi exactement le no-code ?

Le no-code ? En gros, actuellement, un site comme Airbnb, Doctolib, qui sont des applications, ont créé un langage codé. C'est-à-dire que la personne qui a créé cette application, elle a appris un langage pour le mettre en ligne. Aujourd'hui, je peux avoir le même résultat sans apprendre ce langage. C'est une machine qui va faire la place. En gros, je pense qu'on a tous déjà utilisé PowerPoint. Powerpoint, on part d'une feuille blanche, on y insère un texte, on peut insérer une image, on peut insérer une vidéo. Le no-code, c'est un peu ça, mais in fine, on crée une application ou un site ou bien des automatisations. Voilà la petite définition du no code.

Comment as-tu découvert le no-code ?

Pour la petite histoire, j'étais en pleine remise en question. J'étais encore infirmière. Je savais que je ne pouvais plus exercer ce métier parce que ça ne me correspondait pas. Je ne savais pas où me tourner. J'avais un projet entrepreneurial qui me tenait à cœur depuis que j'étais ado. C'était vraiment un rêve, c'était avoir un projet en Afrique. Je ne savais pas comment faire parce que j'ai toujours été salariée. Je ne savais pas monter un projet.

Du coup, j'ai appelé un incubateur, mais il ne décrochait pas. Je me suis dit « J'y vais », mais je suis partie vraiment histoire de les rencontrer. Et là, on m'a dit « Écoute, on peut pas te rencontrer maintenant, mais il y a une masterclass, vas-y ». Donc moi, j'arrive à 10h00, la masterclass avait déjà commencé. Et la masterclass s'appelait « Créer une application mobile sans coder ». Je comprends ce que la personne dit et je me dis « Mais c'est pas compliqué de créer une application ». Alors que pour moi, je pensais que c'était super dur. Il y a une personne assise à côté de moi qui me dit « Ça, tu sais que c'est monétisable ? ». Je lui ai dit « Comment ça ? » Elle me dit « Si tu crées une application comme ça, tu peux être rémunérée 2 000 - 3 000 € ». Je lui ai dit « Mais c'est plus que mon salaire. C'est pas possible. Il y a quelque chose à faire ». Moi, je me tue le dos. Je vais chez les patients, je risque mon diplôme tous les jours parce que les conditions de travail, c'est un peu compliqué. Je me dis qu'il y a quelque chose à faire !

En ce temps-là, je ne connaissais rien à la gestion de projet, à l'entrepreneuriat, à l'entreprise, je ne connaissais rien parce que j'avais toujours été salariée. Donc là, je prends l'intervenant à part, je lui ai dit « L'intervention est super bien, je suis intéressée, mais je dois chercher mes enfants, mais comment rester en contact avec toi ? »

Et là, il me donne son contact LinkedIn. En ce temps-là, je n'avais même pas LinkedIn, mais j'ai pris quand même. Et en sortant de la salle, je vois un responsable de l'incubateur. Je lui parle de mon projet entrepreneurial de créer une cuisine solaire. Entre temps, j'ai prototypé le produit et tout ça. Donc lui, il m'a accompagnée sur cette partie-là. Donc là, on est en janvier 2020, un peu avant le confinement.

Je rencontre les responsables de l'incubateur. Je rencontre mon intervenant, c'est lui qui m'a appris le no-code. Mon contrat de travail s'est terminé le 31 octobre 2020. Le 2 novembre 2020, je commence la formation no-code avec Mori. C'est une formation en ligne. Il m'a appris à utiliser plusieurs outils. Via cette formation, on arrive fin novembre, début décembre, je commence à créer les statuts, à mettre en place ma stratégie.

En janvier 2021, je commence les prestations. Et dans tout ça, le plus dur, ça n'a pas été la prise en main de l'outil, mais ça a été avoir cette posture d'entrepreneur, ce qui m'a pris beaucoup plus de temps, beaucoup d'énergie. C'est un travail que j'ai fait tous les jours. L'année 2021, c'était vraiment l'année où il fallait que j'ai cet état d'esprit d'entrepreneure et plus de salariés, et c'est ce qui a été le plus dur pour moi.

Donc, ça veut dire qu'entre novembre et janvier, tu as appris le no-code dans l'espace de 2-3 mois. C'est bien cela ?

Carrément. En sachant que même avec ces 2-3 mois, ce qu'il y a, c'est que j'ai appris plusieurs outils. En gros, pour la personne qui ne connaît pas le No-Code, c'est comme si j'apprenais Word, Excel, PowerPoint en même temps, avec des outils qui permettent de faire des sites Internet et des applications. En sortant de tout ça, je n'avais pas un niveau confirmé. C'est en faisant des prestations que je suis montée en compétences. Parce qu'en fait, je pense que comme je n'avais pas cette relation avec les clients, je ne donnais pas le meilleur de moi-même. Mais alors qu'il y a un client en face qui a un travail rendu, je pense que j'ai donné le meilleur de moi-même. C'est vraiment entre janvier 2021 et maintenant que je monte en compétence. Avant, c'est vraiment de l'initiation.

Et du coup, comment tu as fait pour trouver tes premiers clients en sortant de formation ?

Mon premier client, je l'ai eu grâce à Maury, mon formateur, grâce au bouche à oreille. Il avait entendu parler d'une personne qui avait besoin d'une application type Ornicar. Cette prestation, finalement, c'est un échec parce que je n'ai pas pu livrer la prestation du fait de mon manque de compétences. Mais après, avec la cliente, j'ai gardé un très bon rapport parce qu'elle m'a dit « Le contact humain, il est là. Tu es une très bonne personne, mais il te manque les compétences techniques. » Ça s'est arrêté en bon terme, mais je n'ai pas continué l'application. Mais pour moi, c'est une vraie expérience.

Ça fait partie de l'apprentissage, du parcours, d'avoir des échecs et d'avoir des expériences peut-être mitigées, mais par la suite, tu as su rebondir pour trouver d'autres clients et monter en compétence ?

Carrément. Je me dis que je ne peux pas lâcher. Pourquoi ? Souvent à la fin du mois, je n'ai pas d'argent, donc je ne peux pas lâcher. Sinon, je mange des pâtes à la fin du mois. Moi, ce qui me permet de tenir, c'est quand je me rappelle mon but. Je me dis « Pourquoi je fais ça ? Pourquoi j'ai arrêté le métier d'infirmière ? » Parce que ça ne me correspondait pas. Je ne pouvais pas aller à ma vie personnelle, à ma vie privée, à ma vie personnelle et à ma vie professionnelle. Et aussi, je me dis, en tant qu'infirmière, le salaire que j'avais ne permettait pas de réaliser mes rêves. Ça me permettait de payer mes factures. En étant développeuse no-code, je me dis que je peux réaliser mes rêves. Quels sont mes rêves ? Mettre mes enfants dans l'école privée. Dire à maman « Maman, tu veux reconstruire une maison au bled ? Je suis là, je vais t'aider. » C'est ça mes rêves. Ou dans mon village, mettre de l'électricité. C'est ça mes rêves. Créer un vrai programme d'aide pour les femmes vivant dans le milieu rural au Sénégal et en Gambie.

Et quand je me rappelle mes rêves, la prestation coule douce. Même s'il y a des coups de bas, c'est sûr que récemment, j'ai été victime d'une arnaque, en se rappelant le but, on se relève.

Tu disais aussi à l'instant que le plus dur, finalement, ce n'était pas forcément les compétences techniques, c'était la posture d'entrepreneur. Comment tu as développé ça ?

Mon exemple, ça a été Maury, mon formateur, j'ai beaucoup parlé de lui parce que, franchement, il m'a tout appris. Maury, il m'a appris à utiliser les outils No-code. Ça, c'est que du technique. Mais franchement, c'est qu'avant, cette posture d'entrepreneur, ça s'apprend. Donc c'est Maury qui m'a donné beaucoup de conseils, et les personnes avec qui j'ai été formée aussi, qui étaient déjà dans l'entrepreneuriat, m'ont donné beaucoup de conseils.

Et aussi la lecture. J'ai lu un livre, Les Quatre Accords Toltèques. C'est Maury qui m'avait conseillé ce livre et c'était une révélation. Ça m'a permis de casser beaucoup de croyances limitantes. Des croyances limitantes qui étaient fausses. C'est moi qui les pensais vraies et ce qui m'empêchait d'avancer.

Donc dans Les Quatre Accords : que ta parole soit vraie. Je me suis rendu compte qu'en fait, j'étais une grosse menteuse avant. Mais c'est vrai, il y avait beaucoup de choses que je disais qui n'étaient pas authentiques. Parce qu'en fait, je voulais respecter des codes qu'on m'avait imposés.

De ne pas en faire une affaire personnelle. Ça m'a permis de réaliser, surtout moi qui suis très empathique et très émotive, dans ma profession d'infirmière, que les problèmes des patients, je les ramène chez moi.

Et en fait, le fait de mettre une barrière entre l'autre et moi, de comprendre l'autre, mais sans absorber toutes les émotions de l'autre. C'est une grosse différence. Ça m'a permis de travailler cela et ne pas en faire une affaire personnelle.

Se monter des films. Je me rends compte que je le fais tout le temps. Quand j'ai arrêté de le faire, ça a été un soulagement pour moi. Et le quatrième accord, qui est très important, c'est faire du mieux qu'on peut. Chaque jour, on avance un peu parce que c'est un travail de tous les jours. Cet entraînement et ce travail, c'est ce qui m'a permis d'être qui je suis aujourd'hui. Aujourd'hui, financièrement, j'ai pas atteint mon objectif financier. Mais je me dis, c'est pas grave, je vais l'atteindre. Parce que j'ai les méthodes.

Et tu parles de croyances limitantes. Est ce que tu as 1 ou 2 exemples à nous partager ?

Une croyance limitante, pour moi, je n'avais pas le droit d'être riche. Je ne pouvais pas être riche. Parce que j'étais une femme et parce qu'être riche, ce n'est pas bien. Un riche est un voleur, c'est un arnaqueur. C'est faux. Être riche, c'est une personne qui peut donner plus aux autres. C'est une personne qui peut aider les autres.

Moi, je suis beaucoup allée au village de mon père, au pays. Quand je vois l'état des routes, une personne riche, elle peut réparer la route. Une personne pauvre, non. Et moi, je voulais rester pauvre. Non. Il faut que je sois riche pour pouvoir donner des meilleures routes aux autres et aussi leur donner les méthodes pour qu'eux aussi deviennent riches. Pas seulement donner de l'argent financier tous les mois, de la monnaie, non, je vais arrêter ça. Mais leur donner les méthodes pour qu'eux-mêmes puissent développer leur environnement. Moi, c'est ça mon but ultime. Parce que quand je suis partie au pays, quand j'ai vu les conditions de vie de mes oncles, de mes tantes, de mes cousines, je me suis dit comme mon père m'a toujours dit, c'est une chance pour lui d'être né en France, d'avoir grandi en France.

Et aussi, mes parents sont des modèles. Ils ont tout quitté pour nous donner tout ce qu'on a aujourd'hui. Et le fait d'être pauvre aujourd'hui, pour moi, ce serait une honte. J'ai dû casser plein de croyances limitantes pour pouvoir parler devant toi aujourd'hui.

Est-ce que si on t'avait dit en 2019, quand tu étais encore infirmière, que tu développerais des applications, est-ce que tu l'aurais cru ?

Non. Parce qu'en fait, moi, je me suis toujours dit je travaille en tant qu'infirmière et quand mes filles seraient ado, je ferai un vrai projet pour moi. Et je parlais de ça avec une fille, elle me dit "écoute, tes rêves, tu les vis maintenant, pas demain."

Et quand elle m'a dit ça, elle m'a fait comprendre que même si j'ai 3 enfants, je pouvais réaliser mes rêves. Je n'ai pas besoin d'attendre qu'elles grandissent pour les réaliser. Et quand elle m'a dit ça, je me suis dit "mais c'est vrai ce que tu dis." Et en fait, les enfants, c'était une excuse, une fausse excuse pour ne pas réaliser mon rêve. J'ai mis ça sur le dos de mes enfants alors que c'est faux, ils ont rien fait.

Et là aujourd'hui, au contraire, je gère mieux ma vie privée en étant développeuse no-code que quand j'étais infirmière. Mes enfants, je les dépose tous les jours à l'école à 8h00, je les récupère à 16h00 et mon travail tourne autour de ma vie privée et pas l'inverse. Et ça change tout.

Tu parles beaucoup de l'équilibre entre ta vie privée et le boulot. Est-ce qu'il y a d'autres bénéfices que tu vois dans ton nouveau métier ?

En fait, c'est ma santé mentale. Un exemple. J'ai eu 2 filles quand j'étais infirmière. Et ma dernière, je l'ai eue quand j'étais développeuse no-code. Une grossesse carrément différente. Je n'ai pas posé un jour d'arrêt maladie. J'ai accouché sans péridurale !

Et en fait, c'est quelque chose qu'on dégage et que moi, je pense que les outils no-code, oui, je fais des prestations avec des clients, oui, je leur délivre une application, un site, c'est très bien, mais ce n'est pas ça le plus important. Le plus important, c'est que le client ait une bonne expérience avec moi. C'est ce que je veux transmettre. Là, si je parle du côté prestation, lorsque je fais des formations, c'est ce que je transmets aux apprenants. « Ayez confiance en vous. » Ça, c'est qu'une machine. Et une machine, c'est très bête. On lui dit « a », elle fait « a ». On lui dit « b », il fait « b ». C'est tout. C'est tout. Donc voilà.

Quels conseils donnerais-tu aux personnes comme toi qui veulent se lancer dans no-code ?

Croyez en vous. En fait, c'est d'abord faire un travail sur soi, mais pas sur les outils. Avant, quand je faisais prestations, quand il y avait des bugs, je disais à Maury, « L'outil est mal fait. Il y a un problème dans l'outil. » Mais non, c'est pas l'outil le problème, c'est moi le problème. Je voulais pas voir. J'avais pas les bonnes méthodes. C'était ça le souci.

Et essayer de penser positivement. Essayer de penser positivement, essayer de réorganiser sa méthode de travail, ses méthodes de pensée. C'est vraiment un travail sur soi d'abord et pas sur l'outil.

Si les gens veulent apprendre le no-code avec toi ou travailler, collaborer pour développer une application, comment ils peuvent te contacter ?

Actuellement, je suis disponible sur LinkedIn, c'est Kadidiatou Touré. Mon entreprise, c'est Alliée digitale. Ils peuvent me contacter via un message, je réponds assez rapidement quand même. Je suis que sur LinkedIn pour l'instant. Je n'ai pas pris d'autres réseaux sociaux parce que je ne vous cache pas, ce n'est pas ce que j'aime, les réseaux sociaux. Je préfère vraiment le contact humain.

Moi, je fais des prestations pour une personne qui n'a pas le temps, je crée son site ou son application. Pour les personnes qui veulent se former, je fais une formation personnalisée. C'est-à-dire que si vous avez un projet de site ou d'application, je vous crée tout le contenu pour atteindre votre objectif. N'oubliez pas, si vous voulez faire une application type Ornicar, je crée tout un module de formation pour vous, pour que vous puissiez vous-même créer l'application.

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